Sur les traces de Gerhard Herzberg à Ottawa

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« Herzberg Road » à Ottawa © Goethe-Institut Montreal

Le 15 mars 2010, six pierres commémoratives furent incorporées aux pavés menant à l'Université technologique de Darmstadt. Cette cérémonie avait pour but de faire mémoire et d'honorer 6 scientifiques qui avaient été sous le régime nazi entre 1933 et 1935 expulsés de l'université et privés de leurs droits. Parmi ces six scientifiques, il y avait les physiciens Gerhard Herzberg et sa femme Luise Oettinger.

C'est en raison de son mariage en 1935 avec une jeune femme d'origine juive qu'Herzberg se vit retirer son diplôme d'enseignement. Son épouse, Luise Oettinger, elle-même docteure en physique, avait déjà été interdite de travail depuis 1933. Avec l'aide de John Spinks, un Canadien ayant travaillé à Darmstadt dans le laboratoire de Herzberg, les jeunes mariés émigrèrent au Canada en 1935. Ils vécurent d'abord en Saskatchewan où Luise donna naissance à leurs deux enfants, Agnès et Paul. Pendant 10 ans jusqu'en 1945, Gerhard Herzberg enseigna à l'Université de la Saskatchewan. Il poursuivit ensuite ses recherches sur la spectroscopie au Yerkes-Observatorium de l'université de Chicago avant de revenir poursuivre ses recherches 3 ans plus tard à Ottawa au CNRC, le Conseil national de recherches du Canada.

Grâce à Herzberg, le CNRC allait devenir l'un des lieux de recherche scientifique les plus en vue dans le monde, en particulier dans le domaine de la spectroscopie. En 1975, le département d'astronomie et de spectroscopie fut renommé Institut Herzberg d'astrophysique. Herzberg fut également le doyen de l'Université Carleton de 1973 à 1980. Le bâtiment abritant le département de physique porte son nom: Herzberg Laboratories. En 1971, le prix Nobel de chimie lui fut attribué pour ses travaux sur la structure électronique des molécules. Et, en 1987, un astéroïde fut baptisé en son honneur : Herzberg 3316. En l'an 2000, le prix le plus prestigieux couronnant la recherche au Canada, doté d'une bourse d'un million de dollars, lui fut octroyé. Le prix fut ensuite renommé en son honneur: Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada ou médaille Herzberg.

Le buste de Herzberg au Conseil national de recherches du Canada (CNRC) © Goethe-Institut Montreal

Lorsque la famille Herzberg déménagea à Ottawa en 1948, la vie culturelle était encore très modeste. Les concerts avaient lieu dans l'auditorium de l'école secondaire du Glebe qui n'avait rien d'une salle de concert. Les Herzberg, passionnés de musique, assistaient à la plupart de ces concerts du lundi soir. Gerhard Herzberg jouait lui-même du violon. Accompagné de sa femme au piano, il pouvait chanter de sa belle voix chaude de baryton un lied de Schubert. Gerhard Herzberg a toujours été une bête de travail. Chaque jour, il travaillait de 8 h du matin à 7 h du soir. Son épouse s'occupait des tâches familiales et des enfants. Plus tard, après le décès de ses parents qui habitaient avec eux et le départ de la maison des enfants, Luise reprit son travail. L'expression bien connue, « Derrière chaque grand homme se cache une femme », s'applique parfaitement à Gerhard et Luise Herzberg. La mort soudaine et inattendue de Luise en 1971 marqua Gerhard Herzberg profondément. À proximité du dernier lieu de travail de Luise se trouve un chemin nommé en l'honneur de son mari: Herzberg Road. Au cours des 12 dernières années de sa vie, il travailla au Radio Physics Laboratory de Shirley Bay.

Plaque commémorative au cimetière Beechwood © Goethe-Institut Montreal

Adresse

Herzberg Laboratories
1125 Colonel By Dr
Ottawa, ON K1S 5B6

À lire:
Gerhard Herzberg: An Illustrious Life in Science (Boris P. Stoicheff)